La Citadelle Laferrière, patrimoine de l’humanité
Cette année, la ville de Québec fête le 30e anniversaire de son inscription sur la liste des villes du patrimoine mondial de l’UNESCO. Autour du 8 septembre, décrété journée de solidarité des villes du patrimoine mondial, la ville de Québec et ses institutions chargées de la mise en valeur de son patrimoine ont organisé toute une série d’activités pour, une fois de plus, sensibiliser le public et lui faire apprécier le privilège d’être de ce groupe et aussi les responsabilités que cela implique.
Parmi ces responsabilités, il y a l’engagement pris par les États signataires de la convention avec l’UNESCO de conférer à ce patrimoine une fonction dans la vie des citoyens, de sensibiliser le public aux valeurs de ce patrimoine et d’en améliorer la protection par des programmes d’éducation et d’information. Prenant part à ces activités, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à la Citadelle Laferrière (Citadelle Henry) qui, avec le site de Ramier et les ruines du palais Sans-Souci situés dans le parc historique, font partie, depuis 1982, des sites du patrimoine de l’humanité. Je me suis alors demandé : Qu’est ce qui a été fait hier, qu’est-ce qui se fait aujourd’hui et qu’est-ce qui sera fait demain pour protéger ces éléments si précieux de notre patrimoine?
Lors de son séjour en Haïti au début des années 1930, le peintre afro-américain Willliam E. Scott (1884-1964) a peint la Citadelle qui représentait à ses yeux un monument élevé au courage et à la fierté de la race noire. Un peu avant lui, en 1929, l’artiste haïtien Pierre Paillère (1904-1958) réalisait une aquarelle montrant la menace de destruction du monument par la végétation. Quelques temps après lui, Jean Baptiste Bottex (1918 - 1979) frère ainé du plus célèbre Seymour Bottex, montrait la Citadelle comme un lieu paisible avec une vue imprenable qui attirait les amoureux. Dans cette aquarelle qui a pour titre «Loin de la ville», on peut apercevoir, au-delà du charme de cette image romanesque, la détérioration de la maçonnerie. En 1946, l’une des premières sinon la première agence de tour prenait le nom d’Agence Citadelle. Plus tard, autour des célébrations du cent-cinquantenaire de l’indépendance d’Haïti, le président Paul Magloire, un homme du Nord, a lancé les premiers travaux de restauration de la Citadelle et l’organisation de festivités, notamment celle présentée au palais Sans-souci. C’est à cette occasion que s’est produite Marian Anderson, célèbre contralto américaine de renommée internationale. C’est aussi autour de ces célébrations que la Citadelle a été prise en photo des centaines de fois.
Je me souviens qu’enfant, mes camarades et moi savions que «la Citadelle» était la huitième merveille du monde. On le répétait sans vraiment connaître la portée d’une telle désignation et sans vraiment expliquer pourquoi elle se situait ainsi aux côtés des sept autres dont nous ne savions absolument rien. Mais s’il est vrai que cette désignation n’était que subjective, elle disait notre fierté d’avoir sur le territoire une construction aussi remarquable, même si on n'en connaissait l’histoire que dans les très grandes lignes. Depuis, historiens, architectes haïtiens et étrangers ont rassemblé les données nécessaires à écrire l’histoire de ce lieu d’importance.
Depuis 33 ans maintenant, toute subjectivité est écartée puisque c’est le monde entier qui accueille ces bâtiments parmi ceux qui, pour leur aspect esthétique et pour le rôle qu’ils ont joué, ont marqué l’histoire de l’humanité tout entière. Que savent aujourd’hui nos jeunes de cette forteresse que l’on a dite imprenable?
S’ils en savent un peu, c’est bien grâce à quelques bloggeurs et aussi aux efforts et à la passion surtout de techniciens qui ont longtemps œuvré à la restauration, à la préservation et à la mise en valeur du monument. Parmi eux, citons Daniel Élie qui a participé à la publication d’un livre superbe sur la Citadelle et plus récemment d’un film documentaire dont les qualités ont été vantées par Claude Bernard Sérant dans Le Nouvelliste. C’est vrai que l’ISPAN (Institut de sauvegarde du patrimoine national) a fait et continue à faire de son mieux. C’est vrai qu’il existe quelques rares publications : un livre électronique touristique d’Haïti, publié par Incas Productions, le site du ministère du Tourisme d’Haïti et le Facebook de la Direction régionale du Tourisme du Nord. Mais tous ces efforts suffisent-ils et quel public touchent-ils? Il y a certes les touristes qui sont visés et c’est normal. Il a été prouvé très justement que l’activité touristique sur un site est renforcée pas son inscription sur la liste du patrimoine mondial, ce qui entraîne alors une plus grande sensibilisation de visiteurs potentiels au site et à ses valeurs exceptionnelles. La promotion d’activités autour de ses valeurs historiques et autres peuvent ainsi en faire une source de revenus, un apport non négligeable à l’économie locale. Mais, mis à part cet aspect économique, que propose une telle promotion pour le renforcement de la fierté nationale, celle de nos jeunes en particulier?
- Ne devrait-elle pas s’associer à une campagne d’information, destinée plus spécifiquement à ces jeunes?
Ce serait là, à n’en point douter, un catalyseur dans la sensibilisation à la préservation de notre patrimoine, en général, par les générations à venir.
Parmi ces responsabilités, il y a l’engagement pris par les États signataires de la convention avec l’UNESCO de conférer à ce patrimoine une fonction dans la vie des citoyens, de sensibiliser le public aux valeurs de ce patrimoine et d’en améliorer la protection par des programmes d’éducation et d’information. Prenant part à ces activités, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à la Citadelle Laferrière (Citadelle Henry) qui, avec le site de Ramier et les ruines du palais Sans-Souci situés dans le parc historique, font partie, depuis 1982, des sites du patrimoine de l’humanité. Je me suis alors demandé : Qu’est ce qui a été fait hier, qu’est-ce qui se fait aujourd’hui et qu’est-ce qui sera fait demain pour protéger ces éléments si précieux de notre patrimoine?
Lors de son séjour en Haïti au début des années 1930, le peintre afro-américain Willliam E. Scott (1884-1964) a peint la Citadelle qui représentait à ses yeux un monument élevé au courage et à la fierté de la race noire. Un peu avant lui, en 1929, l’artiste haïtien Pierre Paillère (1904-1958) réalisait une aquarelle montrant la menace de destruction du monument par la végétation. Quelques temps après lui, Jean Baptiste Bottex (1918 - 1979) frère ainé du plus célèbre Seymour Bottex, montrait la Citadelle comme un lieu paisible avec une vue imprenable qui attirait les amoureux. Dans cette aquarelle qui a pour titre «Loin de la ville», on peut apercevoir, au-delà du charme de cette image romanesque, la détérioration de la maçonnerie. En 1946, l’une des premières sinon la première agence de tour prenait le nom d’Agence Citadelle. Plus tard, autour des célébrations du cent-cinquantenaire de l’indépendance d’Haïti, le président Paul Magloire, un homme du Nord, a lancé les premiers travaux de restauration de la Citadelle et l’organisation de festivités, notamment celle présentée au palais Sans-souci. C’est à cette occasion que s’est produite Marian Anderson, célèbre contralto américaine de renommée internationale. C’est aussi autour de ces célébrations que la Citadelle a été prise en photo des centaines de fois.
Je me souviens qu’enfant, mes camarades et moi savions que «la Citadelle» était la huitième merveille du monde. On le répétait sans vraiment connaître la portée d’une telle désignation et sans vraiment expliquer pourquoi elle se situait ainsi aux côtés des sept autres dont nous ne savions absolument rien. Mais s’il est vrai que cette désignation n’était que subjective, elle disait notre fierté d’avoir sur le territoire une construction aussi remarquable, même si on n'en connaissait l’histoire que dans les très grandes lignes. Depuis, historiens, architectes haïtiens et étrangers ont rassemblé les données nécessaires à écrire l’histoire de ce lieu d’importance.
Depuis 33 ans maintenant, toute subjectivité est écartée puisque c’est le monde entier qui accueille ces bâtiments parmi ceux qui, pour leur aspect esthétique et pour le rôle qu’ils ont joué, ont marqué l’histoire de l’humanité tout entière. Que savent aujourd’hui nos jeunes de cette forteresse que l’on a dite imprenable?
S’ils en savent un peu, c’est bien grâce à quelques bloggeurs et aussi aux efforts et à la passion surtout de techniciens qui ont longtemps œuvré à la restauration, à la préservation et à la mise en valeur du monument. Parmi eux, citons Daniel Élie qui a participé à la publication d’un livre superbe sur la Citadelle et plus récemment d’un film documentaire dont les qualités ont été vantées par Claude Bernard Sérant dans Le Nouvelliste. C’est vrai que l’ISPAN (Institut de sauvegarde du patrimoine national) a fait et continue à faire de son mieux. C’est vrai qu’il existe quelques rares publications : un livre électronique touristique d’Haïti, publié par Incas Productions, le site du ministère du Tourisme d’Haïti et le Facebook de la Direction régionale du Tourisme du Nord. Mais tous ces efforts suffisent-ils et quel public touchent-ils? Il y a certes les touristes qui sont visés et c’est normal. Il a été prouvé très justement que l’activité touristique sur un site est renforcée pas son inscription sur la liste du patrimoine mondial, ce qui entraîne alors une plus grande sensibilisation de visiteurs potentiels au site et à ses valeurs exceptionnelles. La promotion d’activités autour de ses valeurs historiques et autres peuvent ainsi en faire une source de revenus, un apport non négligeable à l’économie locale. Mais, mis à part cet aspect économique, que propose une telle promotion pour le renforcement de la fierté nationale, celle de nos jeunes en particulier?
- Ne devrait-elle pas s’associer à une campagne d’information, destinée plus spécifiquement à ces jeunes?
Ce serait là, à n’en point douter, un catalyseur dans la sensibilisation à la préservation de notre patrimoine, en général, par les générations à venir.
Gérald Alexis